Né en 1948, enfant de famille nombreuse, j’ai changé souvent de ville au gré des mutations de mon père puis des miennes. Après une formation d’ingénieur puis l’ESSEC, j’ai passé une majeure partie de ma vie à voyager.
Noces d’or de mes parents
De fonction commerciale dans des groupes industriels, j’ai vendu des installations souvent clé en main dans les pays les plus divers. J’ai été pendant 5 ans consultant indépendant spécialiste du marché indien avant de diriger une agence régionale d’innovation basée à Marseille. A deux reprises, j’ai travaillé à Bahreïn dans des groupes de construction locaux pour livrer de grands équipements industriels en partenariat avec des industriels français. J’ai également développé des petites filiales d’un groupe français aux Emirats Arabes Unis et au Qatar.
Célibataire tardif du fait de ma vie professionnelle très engagée à l’étranger, je suis père d’une fille plus jeune que moi d’un demi-siècle.
Passionné de voile depuis mon plus jeune âge, j’ai reposé mes valises en 2021 à Marseille, une ville que j’aime, d’où je peux jouir sans réserve des joies de la navigation et des régates classiques.
Le Français était avec les Maths et l’Education physique la matière dont je me sortais le mieux à l’école. Pour résumer mes bulletins scolaires, on dirait « élève doué mais paresseux », Finalement, malgré mon réveil tardif, j’ai mené mon petit bonhomme de chemin jusqu’aux dites « grandes écoles ».
Math Sup au lycée Thiers à Marseille (1967)
C’est à Grenoble, après Mai 68, que j’ai commencé à prendre la plume pour défendre mes idées face à des mouvements étudiants politisés qui me choquaient, écrire des articles au sujet de la fusion des écoles d’ingénieur de Grenoble et de l’enseignement de mon école qui, de l’avis de nombre d’entre nous, ne préparait qu’à la Recherche et pas assez au métier d’ingénieur.
Puis, après les riches années de l’ESSEC et mes engagements multiples dans la vie de l’école, vient le temps de la coopération : une magnifique période à Ouagadougou où j’ai participé à un bel exercice juridico littéraire où, à trois Français, avec le Directeur des douanes et un autre coopérant, nous avons réécrit le code du Commerce pour adapter un texte issu du Code Napoléon à la réalité africaine.
Retour en France fin 1975 avec un premier job à Paris dans une association visant à développer l’emploi industriel dans les zones rurales. Je dépendais d’un retraité qui était intraitable sur l’emploi du mot juste dans tout écrit, il ne laissait rien passer.
Rebelotte deux ans plus tard avec mon supérieur hiérarchique suivant, Directeur Commercial d’une entité du groupe Saint-Gobain vendant des installations de dépoussiérage dans le monde entier. Il était aussi exigeant que le précédent sur la perfection des écrits que constituaient les offres techniques et commerciales des projets et les courriers commerciaux.
Centre de traitement des gaz d’une série d’électrolyse d’aluminium (dry-scrubbing)
C’est à cette époque que j’ai mesuré la puissance dans les affaires d’une lettre bien écrite, m’appuyant sur mon goût pour l’écriture et les conseils de mes deux derniers boss. Je dois ici rendre aussi justice à l’éducation jésuite : épris de justice malgré une certaine timidité, j’avais appris à argumenter face à un préfet jésuite, ce qui m’a procuré de belles munitions plus tard pour contourner habilement par écrit un obstacle infranchissable ou retourner une situation. J’ai fait gagner de beaux contrats industriels grâce à cela.
Ce bon usage de l’écrit s’est poursuivi tout au long de ma vie professionnelle, plus en anglais qu’en français, du fait de la géographie de mes projets.
Dans ma famille, il est de tradition de me charger des discours, j’y mêle l’émotion et l’humour.
Pendant toutes ces années, mes séjours à l’étranger pouvaient durer des semaines ; à l’époque où seul le courrier permettait de communiquer à titre personnel, il m’arrivait de m’installer au bureau de ma chambre, prendre le beau papier à en-tête de l’hôtel et écrire au stylo, à mes parents ou amis, ma plus belle lettre. Ce n’était pas toujours parfait du premier coup, alors, poubelle, je recommençais.
Il m’est arrivé d’écrire des articles ou des brochures pour les entreprises où je travaillais, aussi un article sur « l’Inde comment opérer » dans le MOCI en 1987, ce n’était en rien un travail d’écrivain.
Mon premier essai de roman se situe en 1989, dans une période où j’avais du temps en parallèle à mes recherches d’un nouvel emploi. Je venais d’arrêter mon activité de consultant spécialiste de l’Inde, et, la tête pleine d’expériences bonnes et mauvaises d’entreprises françaises en Inde, j’avais des messages à faire passer sur le pays et sa vie des affaires. J’ai écrit 25 pages. C’était aussi une histoire de business entre la France et L’Inde, un fabricant de tramways au lieu de bus, et pas d’histoire d’amour prévue …
Et puis le travail m’a accaparé et ce premier essai en est resté là.
Ma vie professionnelle s’est poursuivie avec, sans jamais y déroger, un souci de perfection dans tous les écrits que je produisais. Je relisais toujours, de préférence le lendemain, si je pouvais.
Pont de service d’un four de cuisson d’anodes dans une aluminerie
Nous arrivons en 2015, année où mon employeur restructure l’entreprise de 2000 personnes où je viens de passer dix ans à voyager sans compter. Aucun centre de profit n’est prêt à intégrer le Directeur business development du groupe que je suis. J’ai 67 ans et aucune intention de m’arrêter avant 70. J’accepte une mise à la retraite en fin d’année. Mon ancien employeur de Bahreïn me propose de reprendre un job avec lui dans ce pays que j’aime et où j’avais passé 4 ans en famille. Je suis en cours de séparation avec mon épouse. C’est à ce moment-là que nait, spontanément, dans ma tête, le bus de la princesse.