Commercial d’une entreprise en Normandie, Arnaud prépare une offre pour un contrat de modernisation des bus de Calcutta. Il y fait une rencontre. Fille d’un maharajah, jeune, active mais déjà veuve, Shakti est, selon la tradition indienne, exclue de toute rencontre amoureuse, mais les astres vont en décider autrement. Arnaud avance dans son projet et fait face à d’âpres et dangereux concurrents.
Nous sommes en 1984, ce roman d’amour et d’aventures professionnelles nous transporte à un grand rythme de Calcutta à la Normandie en passant par Turin, Venise, la Sicile, Paris…
Après « Le temps des rencontres », Arnaud poursuit la bataille pour décrocher le contrat de modernisation des bus de Calcutta. Shakti et lui multiplient les occasions de se retrouver en France et en Inde.
Intransigeant, le maharadjah rejette l’idée que sa fille quitte sa condition de veuve. Soutenu par les proches de la jeune femme, Arnaud tente de convaincre Son Altesse qu’il est temps de libérer Shakti, et de s’opposer ainsi au cruel destin des femmes veuves instauré par la tradition du pays.
Après sa première parution fin 2022, le roman vient d’être réédité aux Editions Nombre 7.
Les deux tomes sont disponibles en versions brochées et électroniques.
Le roman est en cours de référencement chez tous les grands distributeurs (FNAC, Décitre, Cultura…) et va être disponible chez Amazon .
C’est dans une période précédent ma fin d’activité en France et bouleversant ma vie familiale que s’est écrit, tout seul dans ma tête, l’histoire du bus de la princesse. Je n’ai écrit aucun plan, pas une ligne sur le papier, je ne saurais dire à quel moment l’idée a germé, ni combien de temps il m’a fallu pour que l’histoire se construise de A à Z. J’imagine que celà dura quelques semaines, peut-être moins, avant que la suractivité d’un départ à l’étranger ne prenne le dessus de mes préoccupations.
Arrivé au Bahreïn tout début 2016, je balance encore entre l’écriture à la main qui me séduit par expérience et l’écriture directe sur PC où je tape à deux doigts…Le temps de m’installer, je commence par neuf premières pages manuscrites, puis j’achète un logiciel d’écriture qui facilitera la gestion et le classement. Et je me lance sur mon PC, toujours sans aucun plan, il s’agit de dérouler par écrit le film de l’histoire encore fraiche dans ma tête.
Ma semaine de travail de six jours ne me laisse qu’au mieux le vendredi de libre et je suis souvent de sortie le soir pour raisons professionnelles ou personnelles. Quand je quitte Bahreïn en juin 2017, je n’en suis qu’à 10% du roman final.
Je reste engagé dans la vie professionnelle jusqu’en Mars 2018, puis dans des travaux lourds pour vendre ma maison avec, pour détente, des sorties à la voile et des régates classiques. L’écriture du roman se poursuit résolument au gré du temps aléatoire que je lui consacre. Seul à la campagne, les conditions sont idéales.
Je passe deux semaines en Inde début 2019 pour rafraichir ma mémoire sur Calcutta, renommée Kolkata, non visitée depuis plusieurs années, en retrouver l’atmosphère, les lieux, les odeurs et retrouver Bashobi, Radhika, Sudhir et Puran, mes grands amis de Calcutta.
Impossible de passer en Inde sans rester une petite semaine chez mes vieux amis de Delhi, Geeti et ses parents, Man Mohan et Sumohini Bhagat, qui m’ont tant fait connaître et aimer leur pays. Nous parlons bien entendu de mon livre encore en cours d’écriture.
En mai 2019, le livre est avancé à 40%. Je me donne jusqu’à la fin de l’année pour en terminer l’écriture. Sans planning fixe, j’y passe de longues journées et termine l’année 2019 en marathon d’écriture.
L’exercice aura duré quatre ans depuis la première ligne, dont des périodes de plusieurs mois sans écrire une ligne.
A la relecture, je réalise que 750 pages, c’est lourd et qu’il faudrait tailler dans le gras. En particulier, de nombreux dialogues sans grand intérêt et trop techniques peuvent être remplacés par leur résumé : j’avais couché sur le papier le film que j’avais dans la tête, il faut tout revoir, améliorer le style et harmoniser du début à la fin. Il faut alléger des parties inutilement longues.
Ce sera le travail de 2020 et 2021, période de ma réinstallation à Marseille, dans un quartier très calme, Mourepiane, à Saint-Henri, près de l’Estaque, face à la mer.
Début 2020, J’envoie le manuscrit à quelques amis. Le retour est positif, le style est vivant et l’histoire plait, les 750 pages s’avalent sans problème.
Je rebalaie l’ensemble du livre à plusieurs reprises pour alléger, améliorer le style.
D’août à octobre 2021, Sandra, une de mes amies, fait gentiment l’énorme travail de passer le livre au crible pour l’orthographe et les fautes de style.
Enfin satisfait du résultat, en Février 2022, j’envoie le manuscrit à plusieurs éditeurs, dont les plus prestigieux, pour voir…. Un seul est prêt à publier, c’est à compte d’auteur, ce qui ne m’emballe pas.
Deuxième envoi fin Juillet à quatre autres plus ciblés sur les premiers romans. Réponses sous moins de 10 jours de l’un qui est OK à compte d’auteur, l’autre, Les Editions Sydney Laurent, est OK à compte d’éditeur, contrat que j’accepte début Août .
Le livre sera édité en 2 tomes de 350 pages chacun.
En quarante ans de travail avec l’Inde et les Indiens, j’ai vu des dizaines de situation d’affaires qui tournaient au vinaigre ou à la catastrophe pour des raisons d’incompréhension de l’autre, de méconnaissance des règles, d’improvisation hâtive, d’arrogance aussi.
Ressentant en 1984 un vrai besoin de faire quelque chose pour la collectivité nationale, je quitte un bon job pour œuvrer pendant cinq ans comme consultant indépendant spécialiste de l’Inde, ce qui me fait vivre des expériences passionnantes, m’apprend énormément sur ce pays tout en vidant mes réserves financières. Je travaillais en partenariat avec deux consultants indiens successifs, Man Mohan Bhagat puis Sat P. Goel, ils m’épaulaient localement et sont devenus de très grands amis.
J’écris un long article sur l’approche de l’Inde dans le MOCI en 1987, « Inde, comment opérer », je passe beaucoup de temps à prêcher la bonne parole auprès des entreprises et dans les missions en Inde et les colloques d’industriels français. En 1989, j’entame l’écriture d’un roman très focalisé sur le sujet des affaires en Inde ; par manque de temps, je m’arrète à 25 pages.
Trente cins ans plus tard, le bus de la princesse est une façon douce de prôner que, sur le plan humain comme sur le plan professionnel, l’Inde et son peuple méritent plus de considération et de compréhension de notre part, dans les milieux d’affaires en particulier. La Chine est un miroir aux alouettes alors que l’Inde restera un marché ouvert aux investisseurs étrangers sur le long terme. Beaucoup d’individus et d’entreprises en sont convaincus depuis longtemps, mais la France ne tient toujours pas son rang dans ce pays. Mon article de 1987 reste d’actualité sur bien des plans.
Le roman vise à jeter un regard différent sur ce pays. Même s’il se déroule il y a presque 40 ans, même si certaines facettes du pays ont considérablement changé, la culture indienne n’évolue que très lentement.
Le roman se veut motivant sur un deuxième volet : les trois quarts de ma vie professionnelle ont été consacrés à des développements et partenariats à l’étranger, à la préparation et la négociation de contrats d’équipements techniques dans les pays les plus divers ; beaucoup de ces gros équipements étaient des parties d’usine essentielles au bon fonctionnement de nouvelles lignes de production d’aluminium primaire pouvant coûter plusieurs milliards de dollars. S’affrontaient quelques concurrents au niveau mondial, toujours les mêmes pour chaque lot de spécialité ; c’étaient des luttes terribles pour des opportunités qui, pour les contrats principaux, ne se présentaient qu’une ou deux fois par an.
Il est certain que les ingénieurs, techniciens, dessinateurs, monteurs, metteurs en route, les managers, les commerciaux et les juristes qui ont travaillé sur des projets internationaux, qui ont passé des semaines, des mois, des années à l’étranger, ces gens-là connaissent en détail la réalité de ces aventures.
Mais tous les autres ne peuvent qu’imaginer ce qu’il en est à travers ce qu’ils ont pu entendre ou lire.
J’ai adoré ce métier, même s’il m’a souvent gardé loin de mon pays, ma famille, mes amis, même si je suis resté très longtemps célibataire à cause de lui. Si, en illustrant la richesse et la beauté de cette activité commerciale, le livre pouvait susciter quelques vocations, j’en serais très heureux.
On peut se demander pourquoi une histoire d’amour au milieu du business ? C’est juste mon imagination qui a pondu l’idée dès le départ, sans me demander mon avis… C’est certainement une manière parlante d’illustrer les différences de culture et quel plaisir d’écrire une belle histoire pour distribuer du rêve.
Je n’ai jamais travaillé sur des moteurs de bus ni vécu une belle histoire d’amour avec une Indienne, princesse ou pas. D’un autre côté, j’ai participé en Inde à des centaines de réunions de négociations d’affaires, dans le public comme dans le privé, j’ai rencontré de très nombreux hommes d’affaires qui me racontaient leurs propres aventures.
réception d’affaires à New-Delhi (1982)
En parallèle à cela, ma vie professionnelle et mes amis indiens m’ont amené à vivre toutes sortes de situations, dans les endroits les plus divers, à côtoyer des personnages de tous les styles et de tous les niveaux. J’ai de vrais amis indiens depuis quarante ans avec qui aucun sujet n’est tabou.
Diwali chez des amis
Inondations près de Varanasi
Il m’a été facile d’écrire une histoire parfaitement crédible sur un sujet imaginaire. Dans de très rares cas, j’y ai transposé des moments vécus comme des propos entendus lors d’une visite chez un pandit que je raconte dans un post.
Je suis passé par quasiment tous les lieux en Inde et en Europe où se déroule le roman. Je suis retourné à Calcutta et Delhi en 2019 pour me remémorer la ville, les ambiances, les scènes de rue. J’aurais aimé revisiter les autres sites, mais le temps manquait et le COVID n’a pas aidé.
porte ancienne subsistant dans
immeuble d’habitation à Kolkata
Le bus de la princesse est le pur fruit de mon imagination avec un seul bémol : le personnage d’Arnaud porte dans la vie et le travail les mêmes valeurs que moi, son comportement me ressemble, ce qui a sauté aux yeux des premiers lecteurs qui me connaissent bien.
Se lancer dans un livre sans plan, sans stratégie, sans vraie réflexion sur le style, la longueur, le suspense et tous les ingrédients essentiels d’un livre est certainement une aventure littéraire des plus périlleuses. J’aurais sûrement gagner à à apprendre auprès d’autres les bonnes manières d’écrire un roman. Manque de temps ou autre raison plus ou moins consciente ? Je n’en ai rien fait.
Mon imagination a besoin d’être bridée, canalisée et j’ai dû élaguer pas mal de parties, je limiterai la longueur de mon prochain livre. 750 pages sont lourdes à gérer, corriger, imprimer… 500 pages devrait être un plafond.
J’ai installé dès le départ l’application Scrivener sur mon PC. Elle m’a aidé à gérer le texte et des documents annexes. Je n’en ai pas exploité toutes les possibilités.
Le tout premier document annexe de travail créé fut le calendrier 1984 des jours et des évènements en Inde, en France et dans le monde. Un tableau excel m’a permis de caler l’histoire avec les jours de la semaine, les fêtes, les saisons, les vacances et le monde extérieur. Il fut bien utile au jour le jour et quand je devais décaler le récit dans le temps, ne serait-ce que d’un ou deux jours.
Mon deuxième document essentiel ne fut pas créé au début, ce qui était une erreur. Il s’agit des informations essentielles sur chaque personnage : nom, date de naissance, évènements principaux de la vie, famille. J’ai dû reprendre le texte au sujet de certains, pour cause d’incohérences, bien après leur entrée en scène.
Une difficulté supplémentaire était inhérente à l’année où se déroule l’histoire : 1984. Je ne voulais aucun anachronisme et comptais sur ma mémoire pour y parvenir. Internet m’a bien aidé, par exemple, pour vérifier les outils utilisés à l’époque pour communiquer : c’était le temps du papier carbone pour dupliquer un texte à la machine à écrire et du 22 à Asnières pour appeler l’Inde…
Petite difficulté anecdotique : je ne voulais pas, en Inde comme en France, utiliser un nom de bourgade existant pour mon lieu imaginaire principal. Ce qui fut facile pour Herbrouville sentant bon la Normandie se montra plus hardu pour la ville du Maharajah : il y a 38 000 villages au Bengale Occidental (et 650 000 en Inde). Mon ami Geeti et ses amies bengalies ont phosphoré pour me trouver Shukhnagore qui veut plus ou moins dire ville heureuse.
Le temps consacré à l’écriture de ce livre a été totalement anarchique et irrégulier avec des mois où je travaillais à plein temps en France ou à l’étranger, sans le temps d’écrire une ligne, et, à l’opposé, des séries de journées d’affilées, rivé à mon PC. Je peux écrire à toute heure à condition d’être au calme. 80% du livre a été écrit dans ma maison de Mallemort, avec vue sur la prairie et nos chevaux, puis corrigé dans mon actuelle maison de Marseille, face au jardin et à la mer.
Il m’est couramment arrivé d’écrire mentalement au lit ou en conduisant, et de mettre le texte par écrit plus tard ou un autre jour. J’aime les vols longs courriers, un grand moment de détente où la pensée, libérée par la bulle volante, s’élève au-dessus du monde et de ses entraves et devient hautement créative. Ce roman en a peu profité entre la réduction du nombre de mes voyages professionnels et la période Covid.
Pour le prochain roman, j’essayerai de mieux structurer mes temps d’écriture. Je ne suis pas certain que ce soit dans ma nature.
Je m’imposerai aussi de séjourner dans les lieux que je décris. Même si je m’étais déjà rendu dans tous, c’était des années plus tôt sans intention d’en faire un jour le décor d’un livre. Internet m’a permis de vérifier et compléter ma mémoire, ce n’est pas suffisant.
Tout au long de ce travail d’écriture, j’ai imaginé ce que pouvait être le mental d’un écrivain : je n’ai quasiment jamais pris la moindre note, mais comment ne pas, à chaque instant de la vie d’écrivain, observer les lieux, les gens, enregistrer les bruits, les odeurs pour les ressortir par écrit plus tard. J’ai mesuré aussi la puissance sans limites que procure la liberté de changer, en bien ou en mal, le sort de quelqu’un, de créer et faire mourir des personnages, de modifier le cours de l’Histoire… Comment rester humble et sain d’esprit quand on tient cette puissance absolue dans sa plume ?
L’écrivain est-il seul face à son œuvre ? Est-il enfermé dans une solitude qui peut être pesante ? Ou au contraire, n’est-t-il jamais seul puisque vivant en osmose absolue avec ses personnages et son environnement ? J’ai vécu le deuxième cas, heureux de pouvoir retrouver mon monde à tout instant. En plus, mon amie Geeti qui m’a introduit à l’Inde en 1982 m’a demandé un jour, par jeu, la photo de ma princesse. Un grand tour sur la toile et j’y ai rencontré la copie conforme de celle que j’avais imaginée, à travers les photos de deux actrices indiennes, l’une en tenue de princesse avec son regard magnifiquement pénétrant comme dans le livre, l’autre en tenue moderne ; depuis, je la retrouve dès que j’ouvre mon PC et je lui donne des nouvelles, magie indienne où le réel et d’autres mondes s’entrecroisent…
Ma recherche de photos pour la couverture du livre m’a aussi occasionné une déception lourde de sens : malgré mes recherches répétées, pas une photo de veuve indienne ressemblant tant soit peu à mon personnage, c’est-à-dire une femme, veuve à priori, belle, sans bijoux, en sari blanc, à l’allure « normale »; je n’ai trouvé que des veuves et groupes de veuves qui, pour beaucoup, vivent à l’écart, dans la misère la plus absolue.
Pour ne pas reproduire l’expérience du premier roman dont l’histoire s’est écrite toute seule, presque à mon insu, je me suis interdit d’ouvrir la porte au suivant tant que « le bus de la princesse » ne serait pas publié.
J’ai eu trop de plaisir à vivre cette première aventure pour ne pas la reconduire. J’espère aussi que les lecteurs de ce premier roman se régaleront.
Pour le suivant, je ne les ferai pas attendre 5 ans…